N° 26 – PMB refreshed

PMB s’est remis au goût du jour lors du séminaire sous-régional sur les SIGB libres organisé par notre association professionnelle l’ASBAD du 18 au 21 août 2008. Nous avons eu le plaisir de partager beaucoup de bonnes choses ensemble, humainement et professionnellement. A l’heure du bilan force est de constater la pertinence du thème (formation à un logiciel libre) et du choix du SIGB en question qui se trouve être une alternative crédible à beaucoup de logiciels propriétaires, non pas que ces derniers ne soient pas performants (loin de là), mais ils se disqualifient par leur coût d’acquisition et surtout de maintenance. Le contexte africain n’a jamais pu supporter de tels investissements en raison des budgets modiques de nos institutions fussent-elles importantes (je pense aux bibliothèques universitaires). Alors l’avenir n’est-il pas dans le libre, une fois que soit réglé le problème de la maintenance continue des applications adoptées et utilisées ? Une fois que soit réglé le souci de la pérennité (qui semble être le talon d’Achille des logiciels libres), de la sécurité des données (enjeu fondamental) ? Voilà autant de choses à prendre en compte au moment de se lancer dans pareille aventure et je crois que l’un des enjeux du séminaire de l’ASBAD était moins de maîtriser les fonctionnalités de PMB (maîtrise qui s’acquiert plus par la pratique quotidienne), mais surtout de se rassurer par rapport aux interrogations soulignées plus haut. L’application présente-t-elle toutes les garanties : robustesse, sécurisation des données, helpdesk accessible, forte communauté d’utilisateurs (qui en fait, est un gage de pérennité) etc. ? Les réponses fournies par les formateurs de Libre-TIC (pub gratuite) sont rassurantes, même si on ne peut écarter un certain esprit mercantile sous-jacent:-).

C’est donc avec beaucoup de questions et d’interrogations (pour ne pas dire de l’appréhension) que je me suis rendu à ce séminaire, armé que j’étais, d’un rapport de l’Observatoire des technologies libres (un programme de la Fondation pour une bibliothèque globale) publié en début août 2008 et qui exposait une comparaison des principaux logiciels libres (Koha, Evergreen et…PMB), texte que je vous livre volontiers en cliquant sur ce lien. Vous comprendrez mieux cette appréhension en lisant les résultats de cette comparaison qui classe PMB derrière ses deux aînés, ce qui me semble tout à fait logique en l’état actuel (Koha et Evergreen étant sur le « marché » depuis plus longtemps et ayant donc eu à fédérer beaucoup de compétences en développement et une forte communauté d’utilisateurs, nul doute que PMB atteindra ce degré de développement dans quelques années, avec les bibliothèques africaines pourquoi pas ?). Autre variable à prendre en compte et non des moindres, c’est l’environnement où cette étude a été faite qui se trouve être un contexte anglo-saxon (Canada), où Koha et Evergreen sont très usités (ceci expliquant peut-être cela). Ceci étant dit, confronté aux réalités fonctionnelles de PMB, en toute honnêteté je ne trouve pas beaucoup de choses à redire quant à sa qualité, sa souplesse d’utilisation et les nombreuses opérations bibliothéconomiques qu’il permet de réaliser. Nous avons là, nous bibliothèques sous développées, un formidable outil de travail qui nous change enfin du « suffixe » ISIS (qui nous a beaucoup rendu service soit-dit en passant, mais qui semble un peu dépassé vu les mutations de l’heure induites par l’émergence web 2.0 entre autres et qui sont prises en compte dans PMB).

Il est cependant dommage que cet aspect (web 2.0) n’ait pas été soulevé au cours du séminaire, néanmoins je vous renvoie au billet N° 05 où j’avais déjà  fait état de PMB comme pourvoyeuse de solutions web 2.0 (OPAC social, où il est possible d’évaluer les notices par les utilisateurs, de les tagguer, etc.). Dans ce même billet je faisais état de l’existence d’un plugin SPIP pour PMB et qui permet d’intégrer certaines fonctionnalités de PMB dans un site web créé sous le CMS SPIP. Ces plugins permettent entre autres de « fondre » graphiquement un OPAC PMB dans l’interface de ces CMS. Qu’est-ce que cela veut dire ? Imaginons que votre bibliothèque ait un site web créé sous SPIP, vous intégrez l’OPAC de votre base de données PMB sur ce site pour qu’il soit accessible depuis Internet, vous pouvez faire de telle sorte que les deux interfaces (du site web et de l’OPAC) soient « parfaitement » identiques graphiquement et qu’un internaute accédant à votre site web, puisse aussi accéder à votre OPAC en ayant l’impression d’être toujours dans une seule et même interface. Enfin dans ce même billet je proposais aussi un tutoriel pour apprendre à installer un serveur web, démarche qui au finish s’est révélée judicieuse (petite autoglorification 🙂 ), car cette opération a constitué la première partie du contenu du séminaire.

En conclusion je réitère mon satisfecit aux gestionnaires de l’ASBAD qui ont pu faire participer sept autres confrères de la sous-région Afrique occidentale francophone et lusophone, c’est un grand pas qui a été fait dans la mise en œuvre de l’intégration des structures documentaires sous-régionales. Alors mention « Très-bien » chers collègues et vivement d’autres formations de ce type, surtout en direction de mes cousins archivistes que j’ai senti un peu perdus 🙂 dans l’univers des normes, formats et protocoles bibliothéconomiques (ISBD, UNIMARC, Z39-50,…). Pour cela je vous suggère déjà le nouveau logiciel de gestion d’archives ICA-Atom (en version Beta) récemment mis en œuvre par le Conseil international des archives et qui se trouve être aussi un FOSS (logiciel libre). Ce logiciel permet la gestion de fonds d’archives avec possibilité de liens vers tous types de documents numériques (images, sons, vidéos, …) et export au format EAD.

Enfin, en ma qualité de coordinateur d’eIFL-FOSS pour le Sénégal, je me propose de soumettre à l’eIFL-FOSS program manager, l’intégration de PMB dans la liste des SIGB libres (Koha et Evergreen) dont nous faisons la promotion. Si une telle initiative aboutissait nul doute que nous aurions plus d’opportunités de nous retrouver pour renforcer notre expertise dans la prise en main continue de ce logiciel.


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